Programme + vidéos

Introduction

Anthony Masure

Enjeux critiques des assistants vocaux

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Julien Drochon

Visibilités et obfuscations, les objets et la parole

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Nicolas Santolaria

Siri et les personnalités des assistants vocaux

Nicolas Santolaria est journaliste pour les pages l’Époque du Monde et collabore également au magazine GQ. Il est notamment l’auteur de « Dis Siri, Enquête sur le génie à l’intérieur du smartphone » (Anamosa, 2016), de « Comment j’ai sous-traité ma vie » (Allary Editions, 2017) et a co-dirigé avec le sociologue Laurent Trémel l’ouvrage « Le grand jeu : débats autour de quelques avatars médiatiques » (Presses Universitaires de France, 2004). Nicolas Santolaria est actuellement doctorant au Cetcopra (Paris 1 Panthéon-Sorbonne), où il tente de travailler sur les interfaces homme/machine.

Nicolas Santolaria reviendra sur l’assistant vocal d’Apple, Siri, avec à la fois une genèse de l’objet, et un développement autour de cette notion de «personnalité» des interfaces vocales dont Apple a empiriquement tracé les grandes lignes en lançant ce produit.
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Estelle Hary

Du privacy by design au design de la privacy

Estelle Hary est designer. Elle a cofondé le studio Design Friction et travaille également au sein de la Commission Nationale Informatique et Liberté (Cnil). Sa pratique est un mélange entre design spéculatif et design participatif avec laquelle elle explore actuellement le sujet du design de la privacy dans les interfaces nous entourant.

Les artefacts numériques peuplent de plus en plus notre quotidien, devenant toujours plus proche et intime avec leurs utilisateurs. Dans la conception de ces artefacts, la question de la protection de la vie privée et des données personnelles devient centrale. Ainsi, la notion de privacy by design (en français : protection des données dès la conception) est devenue un pilier de la régulation européenne, obligeant toute entité traitant des données personnelles à respecter la vie privée de ses utilisateurs. Jusqu’à présent cette notion s’est principalement traduite par des recommandations légales (principe de minimisation des données) et techniques (chiffrement des données), le design des interfaces étant étrangement absent de la mise en place de cette notion. S’amusant à renverser les termes, que serait un design de la privacy ? Comment se traduirait-il formellement au sein des interfaces ? Ce prisme pour regarder nos interactions avec le monde numérique nous permettrait-il de réviser nos façons de les concevoir et par extension nous permettrait également de revoir nos méthodes de design ? Pour explorer ces questions, nous utiliserons les interfaces vocales comme terrain de recherche, qui, par leur nature, offrent un terreau riche de réflexion.
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Hubert Guillaud, Anthony Masure

Rétro-Design de l’attention : qu’avons-nous appris ?

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Journaliste, rédacteur en chef de InternetActu.net, Hubert Guillaud est chargé de programme à la Fing (Fondation internet nouvelle génération). Il pilote les programmes NosSystèmes, qui s’intéresse à la responsabilité des systèmes, et le programme Rétro- Design de l’attention, sur les questions d’éthique et de design.

Directrice du développement, Véronique Routin coordonne les actions de la Fing et les partenaires associés. De formation économiste, avant de rejoindre la Fing, elle a travaillé 10 ans dans le secteur des TIC à la mission économique de San Francisco. De retour en France, elle a piloté de nombreux projets internet pour le compte de startups et de grands groupes.

Retour sur les enseignements du groupe de travail Rétro-Design de l’attention de la Fing. Qu’avons-nous appris ? Quelles pistes de réappropriation proposons- nous ?
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David Christoffel

La voix des GAFA

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Docteur en musicologie de l’EHESS, David Christoffel est l’auteur de plusieurs ouvrages sur la musique, notamment Ouvrez la tête (éditions MF, 2017) et La musique vous veut du bien (PUF, 2018). En plus de ses productions pour les radios associatives, Radio France et la Radio Télévision Suisse, il développe
des activités de création radiophonique en cadres pédagogiques au CNSMDP, au CNAM et à l’Ensad à Paris. Il a également publié de nombreux albums de création radiophoniques et des livres de poésie. Ses productions sont recensées sur le site http://dcdb.fr.

Là où les progrès de l’intelligence artificielle semblent impliquer, de la part des GAFA, une course au naturalisme vocal des enceintes connectées, les usages radiophoniques les plus créatifs des assistants vocaux restent dépendants d’un certain degré d’artificialité prosodique. En évoquant la question de la voix, nous poserons la question de l’énonciation et, par-là, de la renégociation des genres éditoriaux pour s’adresser à des intelligences connectées (Hawthorne, Sterne). Nous comparerons donc les pratiques éditoriales qui cherchent à s’incruster dans les interactions entre internautes et assistants vocaux (du design conversationnel de Google Home aux skills développés par le HuffPost pour Alexa), en questionnant l’horizon mimétique de l’offre radiophonique dédiée à l’écoute par enceintes connectées reste en-deçà du reparamétrage de l’auditeur. À côté du devenir-cyborg des intelligences humaines connectées (McLuhan, Barad), les assistants vocaux ne constituent pas, pour la radio, un nouvel ordre auquel il y a urgence à se convertir, mais plutôt de nouvelles opportunités d’hybridation par lesquelles se pervertir.
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Clotilde Chevet

La voix des machines, ciment d’un imaginaire de la relation

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Clotilde Chevet est doctorante en 4e année dans le laboratoire du GRIPIC et enseigne dans les masters de la lière Médias du Celsa (Paris). Elle travaille sur les pratiques d’écriture et d’oralité dans le cadre de l’interaction homme machine sous la direction d’Emmanuël Souchier.

Tantôt outil de séduction, tantôt symbole de savoir, d’autorité, et tout simplement d’humanité, la voix est porteuse de nombreux imaginaires depuis longtemps exploités par les médias traditionnels. Greffée aux dispositifs écrits des assistants personnels, elle devient un outil clé dans le développement d’un imaginaire de la relation. En effet, là où les briques de conversation structurent l’échange, la voix vient l’humaniser et permet de projeter une identité, un genre, une personnalité derrière les mots, telle une persona écran aux stratégies des GAFAMs. Nous proposons donc de considérer la voix de synthèse comme une « technologie de l’imaginaire », selon la théorie de Juremir Machado, c’est-à-dire un dispositif « producteur de mythes, de visions du monde, qui rend obsolète le paradigme des technologies de contrôle ».
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Pia Pandelakis

Queeriser la voix du maître : tactiques pour penser Alexa, Siri, et co.

Pia Pandelakis est maître de conférences en design (spécialité design graphique) à l’Université Toulouse—Jean Jaurès où el enseigne dans le master DTCT et en Licence Design. El appartient au laboratoire LLA-CRÉATIS et ses recherches actuelles, inscrites dans le champ des études culturelles / gender studies articulent cinéma et design (projet CinéDesign), et travaillent à penser un queer design.

Les études et le militantisme queer prolongent l’héritage critique féministe dans leur investissement politique de la voix (en anglais « to have a voice »).
Si les corps forment souvent le centre des revendications, les voix aussi sont appelées à prendre le pouvoir en prenant de la place. En effet, les voix « féminines » sont souvent perçues comme moins assertives, quand elles ne provoquent pas un refus d’écoute de la part des auditeurs/trices, tels ces GPS BMW ignorés de leur conducteurs car perçus comme des voix « de femme ». La technologie de la synthèse vocale, et le développement des interfaces comme Siri ou Alexa reproduit des imaginaires de servitude qui impliquent le genre, la classe et le statut de la machine face aux humains. Ceci doit donc nous questionner quant à la place d’un design qui conçoit des dispositifs faisant usage de la voix. Comment, grâce au design, penser une queerisation de la voix ? Comment tracer la possibilité d’un design queer de la parole ?
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